Il a développé sa présentation en trois temps : les origines, la symbolique et la qualité des décorations.
Si la source du nom est relativement simple à identifier (khatch (croix) et qar (pierre)), les historiens font remonter les origines du khatchqar plus au moins au IXeme siècle.Jusqu’à cette époque les croix en pierre étaient installées au sommet de petites colonnes, ce qui les rendait plus fragiles; la volonté de mieux préserver les croix a peut-être poussé les artisans à les graver directement sur des stèles en pierre. Le conférencier a ensuite présenté l’évolution à la fois dynamique et complexe de la décoration et de la symbolique du khatchqar, qui témoigne de fréquents échanges artistiques avec les voisins, surtout perses et byzantins, en incluant aussi l’art musulman. Et enfin il a indiqué que, sauf quelques exceptions, les représentations des khatchqars sont liées à la christologie de l’église apostolique arménienne, qui affirme l’unique nature divine du Christ. Il s’agit de représenter la Croix victorieuse, avec des motifs qui évoquent l’Arbre de Vie, et non pas de parler d’une double nature humaine et divine du Christ. Pour cette raison, très rares sont les khatchqars sur lesquels on trouve le Christ souffrant. Une conférence passionnante, suivie par un public nombreux, preuve en soient les multiples questions qui ont suivi. KASA ne pouvait rêver mieux pour démarrer son programme annuel de francophonie au centre EspaceS !
Un immense merci à Patrick Donabedian, qui nous avait déjà fait l’amitié de participer gracieusement au titre de consultant à l’élaboration de l’ouvrage Pierres sacrées d’Arménie, réalisé par Fabien Krähenbühl, archéologue suisse (en dépôt à KASA).