KASA fête ses vingt ans à Genève

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Ce sont près de 200 personnes qui se sont déplacées jusqu’au Centre arménien de Troinex dans la banlieue de Genève pour marquer les vingt ans de KASA. De toute la Suisse romande voire allemande, mais aussi de France, de Biarritz à Lyon, Grenoble, Gap, Paris et la Savoie voisine. Ainsi qu’une belle délégation de cinq collaboratrices de KASA en Arménie. Un lieu choisi à dessein, pour permettre aux nombreux Suisses et Français qui soutiennent KASA de découvrir le foyer des Arméniens en Suisse.

Après Daniel Papazian, heureux de nous accueillir au nom de la communauté arménienne de Suisse, Caroline Mercier, accompagnée au piano par Liana Safaryan, introduisit les festivités avec deux airs de doudouk : une Suissesse jouant de cet instrument si arménien, une sympathique illustration des synergies chères à KASA !

Il appartenait à Madame Hasmik Tolmajian, ministre plénipotentiaire de l’Arménie en Suisse, d’apporter le message et les vœux de l’Arménie :  « une  belle et extraordinaire aventure, guidée par une vision d’un monde de partage et solidaire, le 20ème anniversaire d’une aventure collective, arméno-suisse, enrichie de rencontres humaines et échanges interculturels, avec la participation de gens de très grand cœur, Suisses et Arméniens. ». Et, grande surprise pour les personnes concernées, de remercier Dario et Monique Bondolfi de la part de la ministre de la diaspora en leur remettant la médaille  de Nubar Pacha.

Très émue de ces propos si cordiaux et encourageants Monique Bondolfi enchaîna  en évoquant la genèse de KASA. Née en Suisse en 1997 à la suite des concerts donnés par l’Atelier Vocal Komitas (AVK) créé par Sirvart Kazandjian, KASA s’est développée en Arménie, où elle est inscrite comme Fondation depuis 2001. À l’instar d’un être humain, elle a traversé métaphoriquement sept étapes riches de sens: naissance, surtout humanitaire, enfance et croissance, en gérant quarante chantiers, pré-adolescence, adolescence et jouvence, avec l’essor de formations non-formelles auprès de jeunes, pour encourager la citoyenneté, favoriser l’emploi et former des guides, et  aujourd’hui maturescence, un néologisme qui souligne une maturité dynamique, marquée en particulier par l’accueil des réfugiés. Et elle organise dès ses débuts des voyages solidaires, à la rencontre du peuple arménien. 

Un engagement de 17 millions, qui aurait été impossible sans la participation financière de plusieurs fondations arméniennes, suisses et européennes, à commencer par Armenianos, à hauteur de 7 millions de CHF pour les constructions, mais aussi de milliers de privés, dont surtout des voyageurs rentrés convaincus. Ici relevons l’incroyable engagement de Lucianne Stump, d’Aesch/ Lucerne, qui à elle toute seule à trouvé plus d’un million de CHF pour constructions et soutiens humanitaires ! Armenianos et Lucianne Stump à juste titre remerciés par l’Ambassade, qui leur remit un certificat signé par Aznavour.  

Un engagement porté par un comité suisse bénévole et  fidèle. Lequel se réjouit de l’essor qu’a pris la Fondation en Arménie, grâce depuis fin 2011 à Anahit Minassian,  une directrice dynamique et très créative, qui s’est fortement impliquée pour former et responsabiliser près de 50 collaborateurs engagés, lesquels gèrent actuellement 22 projets ! Une évolution soutenue par un conseil d’administration, dont un des membres,  Robert Doldourian, a largement contribué depuis 2012 à accompagner la professionnalisation de la structure au fur et à mesure qu’elle s’élargissait.

Bref beaucoup de synergies réjouissantes, au service d’une fondation qui s’autonomise tout en gardant des liens étroits avec la maison-mère en Suisse. 

Puis Jacques Hochstaetter, président d’Armenianos, tint à rappeler l’odyssée des constructions, avec ses temps forts – de belles réussites avec la bonne gestion de KASA, en faveur de l’État arménien, de la fondation médicale Arabkir et de l’ONG SHEN  ainsi que de KASA – mais aussi ses drames, en particulier  le décès en 2005  de Leo Gmür, cheville ouvrière de tous nos chantiers.

Kariné Mrktchian, amie de KASA, nous régala ensuite de cinq chants de Komitas – hommage à notre inspirateur initial –, avec en final Grunk, bouleversant chant de l’émigré.

Anahit Minassian boucla la gerbe, en exprimant sa joie que l’État arménien honore le travail de KASA, et nous décrivit à partir de quatre clichés très parlants la situation actuelle de l’Arménie : un pays qui se dépeuple, mais qui se bat et se débat pour aller de l’avant, fort au premier chef d’une jeunesse ardente et pleine de ressources, qui n’hésite pas à s’engager bénévolement, et qui, en dépit de ses propres problèmes accueille chaleureusement plus de vingt mille réfugiés, surtout arméniens de Syrie.

Après deux derniers morceaux de doudouk il appartenait à notre « tamada » Michel Genoud, grand organisateur des festivités, de nous inviter – avec la complicité musicale de Dario Bondolfi qui lança un joyeux guenats – à passer au buffet et à visiter les stands de nos collaboratrices arméniennes, très heureuses de présenter leur travail.

Et en fin de journée, après le traditionnel gâteau d’anniversaire, nous avons découvert –  en première mondiale !!! – le film évoquant les activités actuelles de KASA, surtout en termes de formations, tourné avec la complicité de Tatevik Baghdassarian, coordinatrice du centre EspaceS.

Une seconde fête suivra en Arménie, le 14 octobre, et tous ceux qui veulent découvrir les arcanes de KASA peuvent commander le livre des vingt ans rédigé en français par sa présidente Monique Bondolfi, 1997-2017, KASA, une espérance qui fait sens (écrire à kasa@kasa.am, fr 20.- + frais de port en sus).