Par Josselin Leroyer, volontaire de KASA
L’apprentissage par le jeu est efficace et offre plus d’avantages que les autres méthodes d’apprentissage. En effet ce processus encourage le développement émotionnel, cognitif, social et intellectuel de l’enfant. Cette éducation non-formelle rend les enfants plus motivés et confiants ce qui les poussent plus à oser et donc à retenir les informations enseignées. Cependant les jeux doivent être bien élaborés pour mener à bien l’enseignement.
C’est pourquoi le projet Game in action vit le jour. Mené par Fundacja Inkubator Innowacji de Pologne et la Fondation Humanitaire Suisse KASA de l’Arménie, le projet fut organisé dans le cadre du programme ERASMUS + afin d’accueillir des participants venant de différents pays. Des travailleurs de jeunesse et formateurs motivés venant d’Arménie, de Géorgie, de Moldavie, d’Ukraine, de Biélorussie, de Pologne, d’Estonie, de Lettonie, de France, de Lituanie et du Portugal déposèrent leur candidature pour ce stage de 7 jours.
En tant que volontaire à KASA travaillant avec les enfants, j’ai participé à ce projet. Je vais donc vous partager mon expérience et mes impressions.
Dans un premier temps, les deux premiers jours, nous avons participé à des activités dans le but de briser la glace et de commencer à créer une cohésion de groupe. Nous avons pu apprendre à nous connaitre, partager nos attentes et nos éventuelles craintes en jouant a des jeux. J’ai particulièrement aimé un jeu où nous devions former deux rondes (une petite ronde à l’intérieur de la deuxième qui était plus grande). Etant face à face avec un autre participant et changeant de partenaire à tour de rôle, nous étions obligés d’aller vers les gens. Même les plus timides purent alors échanger, et s’ouvrir. Nous avons également été introduits au projet et à son programme le but étant de créer nos propres jeux à la fin de la formation.
A partir de mardi, le troisième jour, nous avons commencé à étudier plus en détails le processus de création de jeux éducatifs et leur utilité. Afin d’étudier le sujet par la pratique, nous avons ensuite testé des jeux durant la quatrième journée. La première partie de la journée nous avons testé différents jeux de société créés par KASA. J’ai personnellement été marqué par Dixit un jeu visant à exprimer ses émotions par le biais d’illustrations artistiques et par le jeu Symbolus dont le but et d’améliorer la compréhension de cultures différentes et donc de faciliter la communication interculturelle. Durant l’après-midi nous avons testé des jeux apportés par les participants.
La journée suivante, ont été organisées des rencontres avec des professionnels locaux. Le matin une conférence a eu lieu avec la développeuse du jeu Literatus auquel nous avons ensuite joué en groupe. Nous nous sommes ensuite rendus dans un lieu appelé l’atelier de Aviamodeling, offrant l’opportunité à des jeunes de créer des petits avions motorisés en ayant tout le matériel nécessaire à disposition.
Le lendemain le jour J était arrivé, il était alors à notre tour de créer. Nous nous sommes répartis en plusieurs groupes ayant chacun une publique cible, un sujet de jeu et un schéma de jeu. Pour ma part j’ai intégré le groupe composé uniquement de français afin de créer un jeu de carte visant à éduquer les enfants sur les inégalités sociales de la France. Malgré une ambiance de création compliquée, le jeu vit le jour sous le nom de Zorg’s world. Dans ce jeu chaque joueur possède un personnage fantastique correspondant à une des différentes ethnies présentes en France. Chaque personnage possède des malus et avantages en fonction de son ethnie inspirée de la réalité de la société française. Le but du jeu est de conquérir des territoires en étant confronté à des obstacles. Les personnages du jeu n’ayant pas les mêmes droits en fonction de leur couleur et de leurs attributs les joueurs peuvent se mettre dans la peau des français aux couleurs de peau différentes de la leur. Ils pourront alors comprendre plus facilement leurs compatriotes et développer de l’empathie à leur égard.
Lors des présentations et des tests, tous les jeux accomplirent leurs objectifs. Chacun avait un objectif et un fonctionnement différent ce qui fut très intéressant.
Au-delà de ces activités visant à former les participants, des temps de partages, de détente et d’amusement entre les participants ont eu lieux. Le projet étant composé de personnes venant des quatre coins de l’Europe, des soirées interculturelles ont bien évidemment été organisées où tous les participants purent présenter leur culture à tour de rôle. Musique, traditions, danses et nourriture furent partagés dans le rire et la bonne humeur. Durant les temps libres, on pouvait observer des groupes de personnes aux langues et aux cultures différentes discuter, rire et s’amuser autour de différents jeux. Des repas copieux et équilibrés faits maison nous était servie matin, midi et soir. Nous avons même eu droit à un énorme banquet au restaurant à la fin du projet.
Pour conclure, cette expérience fut, pour moi, un total succès. J’en suis ressortit avec de nouvelles compétences et idées m’aidant beaucoup dans mon travail au quotidien. J’ai également, grâce à Game in Action, put faire de belles rencontres avec des personnes venant des quatre coins de l’Europe que je n’oublierais jamais.