Les dernières années, le nombre de touristes en provenance des États arabes du Golfe a considérablement augmenté, ce qui amène un besoin important de guides touristiques arabophones. En même temps, le conflit éclaté en Syrie depuis 2011 a forcé des milliers d’Arméniens à chercher refuge en Arménie, en amenant avec eux une nouvelle culture et un nouveau flux d’arabophones. Identifiant le manque de guides touristiques arabophones en Arménie, KASA et l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ) ont initié ensemble en 2017 un projet à court terme destiné à améliorer les compétences des guides arméniens de Syrie, afin d’augmenter leurs possibilités en matière d’autosuffisance.
Constituer un groupe de guides arméniens de Syrie n’était pas chose compliquée: il fallait juste consulter la base de données de KASA relative à sa formation de guides touristiques à laquelle plusieurs bénéficiaires arméniens de Syrie avaient déjà pris part. Une fois les contacts renouvelés, le projet a démarré à la mi-octobre.
Rencontres individuelles et consultations en ligne, mais aussi une série de rencontres, de formations et trois sorties ont rythmé le cours du projet, ayant pour but de renforcer les compétences des dix participants en leur fournissant maintes occasions de pratiquer le métier, tandis que les commentaires des responsables et les échanges suivant chaque activité ont permis d’évoquer encore une fois les points à améliorer, en vue d’un travail personnel ultérieur.
Les sorties organisées – visite de la ville d’Erevan, découverte des régions d’Aragatsotn et d’Armavir – ont ainsi permis tout d’abord d’appliquer aussitôt les nouvelles connaissances acquises durant les deux formations: «Comment créer des voyages organisés et élaborer des budgets», «Branding et marketing». En même temps, elles ont offert l’occasion de découvrir des endroits hors des sentiers battus et des traditions arméniennes – préparation du pain lavash, du plat typique Ghapama, de la pâte traditionnelle Arichta – susceptibles d’intéresser notamment les touristes arabophones, d’identifier des acteurs du secteur touristique et d’élargir leurs réseaux en créant des liens avec des partenaires potentiels. La rencontre sur le rôle et l’importance des festivals pour le développement du tourisme avec Nuné Manoukian, directrice de la fondation «Areni Festival», a notamment permis de s’informer des actuelles et futures tendances dans le secteur.
Bien qu’officiellement terminé en janvier, les fruits tangibles du projet seraient perceptibles dès le printemps prochain, à l’ouverture de la période touristique. Mais aussi à travers l’activité de la future Union de guides arméniens de Syrie dont l’idée a d’ailleurs germé justement durant le projet!