Est-ce qu’il y a la nécessité d’avoir une organisation coordonnant la mise en œuvre de systèmes d’évaluation et de reconnaissance des résultats de l’apprentissage informel et non-formel en Arménie ? Quelles sont les méthodes d’évaluation de la qualité des connaissances et des compétences fournies et acquises dans le cadre de l’éducation non-formelle et informelle, quelles sont les formes de documentation connues ? Les employeurs valorisent-ils les résultats de l’éducation non-formelle ? Afin de trouver des réponses à ces questions, la Fondation KASA a fait des recherches dans le cadre du projet ReImagining Recognition financé par le programme Erasmus + de l’Union européenne.
L’étude a été menée par le biais de discussions de groupe avec 40 volontaires (20 de Gumri et 20 d’Erevan) lors d’entretiens individuels approfondis et de programmes d’éducation informels avec des experts (au total 10 personnes dont 5 de Gumri et 5 d’Erevan).
Une partie des experts a considéré qu’il était nécessaire de disposer d’un organe pour coordonner la ratification des résultats de l’éducation non-formelle, alors que d’autres n’en voient pas la nécessité en disant que toute réglementation limiterait la flexibilité et la liberté de ce domaine de l’éducation, ce qui entraverait son développement. Certains participants estiment également que la présence d’une structure de coordination est nécessaire : il peut s’agir d’une ONG qui classerait les établissements d’enseignement non-formel et valoriserait les documents fournis par ces institutions.
Les recherches ont montré qu’aujourd’hui ce sont les certificats, les lettres de recommandation et le youthpass remis après le programme Erasmus+ qui sont reconnus comme les outils d’évaluation des compétences et les formes de reconnaissance du processus d’enseignement. Et en ce qui concerne les badges d’apprentissage (en anglais : open badge), ils ne sont reconnaissables que par les bénévoles de KASA et par les personnes affiliées à la Fondation. Et la valorisation des avantages acquis grâce à l’éducation non-formelle par les employeurs dépend du secteur et des approches individuelles de l’employeur.
«En Arménie, la reconnaissance des badges d’apprentissage prendra beaucoup de temps. Les employeurs de notre pays, et même de nombreux experts ne savent pas de quoi il s’agit, seuls les jeunes bénéficiaires de KASA savent.», -explique Hermine Papikian, coordinatrice du programme ReImagining Recognition, en résumant les résultats de la recherche.
L’an prochain, des conférences seront organisées dans le cadre du programme ReImagining Recognition, afin que les badges d’apprentissage – cet outil en ligne innovant pour l’évaluation des compétences non techniques des jeunes volontaires impliqués dans des programmes de jeunesse, soient reconnaissables par l’État et les employeurs.
Mais avant cela, en août de cette année les 4 participants de Vanadzor, d’Ijevan, d’Amassia et d’Erevan ayant participé à la formation sur les badges d’apprentissage en Finlande, en coopération avec le projet triennal « Jeunes citoyens d’Arménie : promotion de l’éducation civique par l’innovation sociale » de KASA, rendront le système des badges d’apprentissage pratiquement exploitable grâce aux plates-formes pour la jeunesse ouvertes dans ces communautés, ce qui résoudra en quelque sorte la question de la reconnaissance du système.