« Le mercredi n’est plus un mercredi s’il n’y a pas de club »

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Le club « Erevan-Alep transit » lancé en novembre dernier en faveur du dialogue entre jeunes locaux et arméniens de Syrie prend de l’ampleur. « Le mercredi n’est plus un mercredi s’il n’y a pas de club », déclarent ses participants ! Discussions, projections de film, soirées culinaires, sorties et randonnées: ce ne sont pas les formats qui manquent pour se rapprocher et mieux se connaître. Ainsi, le 29 avril, le (beau) temps était à la randonnée vers le parc national de Dilijan…

Visiter Dilijan au printemps est un pur plaisir : le fait que cette contrée de l’Arménie soit souvent comparée à la Suisse en dit long sur la beauté de ses paysages. Les 50 participants de la randonnée – dont une trentaine d’habitués du club – avaient choisi comme destination deux des monastères du Parc : Jukhtak Vank et Haghartsin. Promenade à pied, « charakans » (chants spirituels arméniens) chantés au pied des églises, repas dans la nature : la journée était riche en moments de partage, mais aussi de sérénité et de communion avec soi-même.

Le rendez-vous suivant en dehors des murs de KASA – et les participants de « Erevan-Alep transit » en ont l’habitude depuis le début ! – était donné le 13 mai, au parc Tumo d’Erevan, avec pour but d’apprendre des chants et des danses traditionnels arméniens et plus particulièrement ceux de Kessab. Ce dernier est un village syrien situé près de Lattaquié et peuplé majoritairement d’Arméniens qui parlent un dialecte spécifique de l’arménien occidental et ont des traditions assez particulières, dont par exemple celui du mariage présenté à Tumo. La plupart des chants et des danses appris ont été collectés par Hakob Tcholakian, linguiste, historien et ethnologue originaire de Kessab, et mis en scène par l’ensemble « Vark Hayots », initiateur de l’événement.

« À ce jour, environ 200 personnes ont participé à nos rencontres de mercredi. Nous nous réjouissons beaucoup d’être arrivé à constituer un « noyau dur » : il s’agit d’une trentaine de personnes, des deux groupes cibles, qui participent activement aux rencontres et même prennent souvent l’initiative entre leurs mains. Une vraie amitié s’installe entre eux, comme ils ont commencé à se rencontrer et faire des choses ensemble en dehors du club aussi ! » note la responsable du projet Zariné Haroutunian.

« La jeunesse locale est, pour le moment, légèrement plus nombreuse au club par rapport aux Arméniens de Syrie, ce qui pourrait être lié au fait que la majorité des participants locaux sont étudiants, tandis que les Arméniens de Syrie, bien qu’ayant le même âge, sont obligés de travailler pour gagner leur vie, mettant à côté, au moins temporairement, les rêves concernant les études. » remarque-t-elle. Pourtant, le constat ne s’étend pas à tout le monde : 15 participants arméniens de Syrie d’« Erevan-Alep transit » suivent actuellement des cours d’anglais à l’Université américaine en Arménie, dispensés gratuitement grâce à la coopération établie avec l’Université, nécessaires pour leurs futures études ou la carrière professionnelle.

Et si la perspective d’une sortie entre Arméniens d’Arménie et de Syrie vous a tentée, rejoignez « Erevan-Alep transit » le samedi 27 mai, pour une visite au mémorial de Sardarapat et au musée ethnographique, à la veille de la fête de la République en Arménie !

* Le projet est réalisé avec le soutien de la communauté arménienne de Genève.