Chrétiens d’orient: résister ou périr

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Les 14 et 22 novembre 2014, à Gumri puis à Erevan, Pascal Maguesyan, journaliste et écrivain, a donné une conférence intitulée « Chrétiens d’orient: résister ou périr ».

Pascal Maguesyan a organisé son intervention en trois temps : une introduction à son ouvrage «Chrétiens d’Orient: ombres et lumières», puis une présentation de son engagement au Proche et Moyen-Orient en tant que journaliste et voyageur, et enfin un débat avec le public, qui s’est révélé extrêmement riche tant à Erevan qu’à Gyumri.

Au travers de ses photographies et de la présentation de ses rencontres, M. Maguesyan a expliqué au public la genèse de son choix de condenser dans un ouvrage dix années passées à sillonner l’Orient. Parmi les multiples raisons à l’origine de sa démarche, le conférencier a notamment mis en avant sa volonté d’apporter un soutien aux communautés chrétiennes millénaires qui, sous le poids du nationalisme et du fondamentalisme, sont menacées de destruction totale. De même, des raisons plus personnelles, liées à son histoire familiale, l’ont poussé à accomplir ce travail. En effet, il est né dans une famille d’origine arménienne et ses grands-parents paternels ont subi les persécutions de l’Empire Ottoman, puis du gouvernement nationaliste des Jeunes Turcs. Pascal Maguesyan a ainsi voulu reconstituer une partie de son histoire de famille pour rendre hommage à ses grands parents et les inscrire dans l’ histoire récente du Proche-Orient, faite de persécutions, espoirs et renaissances.

L’enjeu de la présence chrétienne au Proche et Moyen-Orient est fondamental. En effet, comme s’interroge Pascal Maguesyan, «que serait un jardin avec une seule variété de fleurs ? ». Ce qui est en péril aujourd’hui correspond à la sauvegarde de la pluralité et de la diversité des communautés dans le berceau même des trois grandes religions monothéistes de l’humanité. Cette richesse est en train d’être effacée par la volonté destructrice de certains mouvements fondamentalistes.

Dans sa conclusion, Pascal Maguesyan ne se montre toutefois pas pessimiste. Même au milieu de cette catastrophe, affirme-t-il, il reste des personnes désireuses de construire un futur meilleur, où la pluralité des communautés peut être respectée. Pascal Maguesyan les a rencontré : ce sont par exemple des turques engagées pour la réconciliation entre Turquie et Arménie, des prêtres chrétiens qui jouent un rôle clé en Irak dans la préservation de manuscrits anciens, des jeunes au kurdistan qui luttent contre l’avancé du fondamentalisme, les coordinateurs de l’oasis spirituelle d’Anaphora en Égypte, et beaucoup d’autres encore, tous engagés pour sauver la pluralité et construire des sociétés basées sur une diversité qui dialogue, et non sur une diversité qui détruit.