Protection de l’environnement, pollution, lutte contre le réchauffement climatique : ces sujets animent le débat international depuis plusieurs décennies déjà. En plus, dans de nombreux pays, on assiste à une évolution de l’enseignement des sciences qui intègre explicitement la question des liens sciences-société.
La Fondation KASA a également mis le climat et le développement durable au premier plan, avec le lancement d’un programme intitulé « Formation au développement durable » au début de cette année. Il s’agit de la phase finale et extrêmement importante du programme d’installation de panneaux solaires mis en œuvre par le Fonds arménien de France, dans la région de Lori. 36 enseignants des écoles de Vanadzor et Alaverdi ont été formés sur les thèmes du développement durable.
À l’issue du programme, les expérimentations pédagogiques visant à une intégration du développement durable dans le processus d’enseignement ont démarré. La dernière étape consistait à réaliser des initiatives vertes avec les élèves, afin de mettre en pratique les connaissances acquises. Compte tenu de la situation actuelle liée au coronavirus, les cours à l’école étaient organisés en ligne. Les initiatives vertes ont également dû être adaptées à cette nouvelle réalité.
L’une de participantes du programme – Tsovinar Nikoghosyan, enseignante de la physique et des sciences naturelles à l’école N2 de Vanadzor, est venue avec une initiative originale et intéressante. Elle s’est donnée du temps et des moyens pour faire vivre un projet complet autour du thème des sources d’énergie alternatives. Les élèves ont préparé un film où ils ont démontré leurs réflexions sur l’énergie renouvelable, ont entamé une discussion sur le sujet sous des angles et des perspectives multiples. La question complexe de l’apprivoisement énergétique, avec les aspects économiques, sociaux et environnementaux qui lui sont associés, constitue le fil rouge du film.
« Mon objectif principal était de favoriser l’engagement et l’intérêt des élèves envers ce sujet d’importance majeure. Les élèves étaient très motivés et intéressés par cette nouvelle méthode de travail. Même ceux qui n’avaient pas d’intérêt pour participer au projet au début, ont initié leurs propres projets liés au sujet après avoir vu le résultat de leurs amis et me les ont envoyés plus tard », raconte Mme Nikoghosyan avec une grande fierté. Elle ajoute qu’après cette initiative, les élèves ont commencé à se poser des questions sur les conséquences de leurs modes de vie sur l’environnement, sur les solutions possibles aux problèmes existant en Arménie et surtout dans la région de Lori. « J’ai une grande envie d’encourager par le biais de nos cours des attitudes, des comportements responsables est respectueux vis-à-vis de l’environnement. Une approche interdisciplinaire qui comprend les activités pratiques et localement adaptées peut aider les élèves à mieux appréhender l’environnement », dit Mme Nikoghosyan.
Les projets pour l’avenir sont nombreux, mais le principal obstacle à leur mise en œuvre est le manque de ressources nécessaires, la méconnaissance des différents programmes éducatifs et la nécessité d’établir une coopération : « Nous avons de nombreux programmes, tels qu’un centre de traitement du bois dirigé par les élèves à l’école. Notre région est également riche en herbes. Nous avons un projet pour collecter des herbes avec les apprenants et les vendre dans l’emballage approprié à l’avenir. Nous souhaitons ensuite mettre toutes les recettes à disposition pour résoudre les problèmes environnementaux de la communauté et développer l’écotourisme ».
Nous sommes convaincus que l’école sera en mesure de contribuer au développement durable et continu de la communauté à condition qu’il soit possible d’acquérir les compétences nécessaires à la création et au développement d’entreprises sociales, ainsi que la possibilité d’établir une coopération avec des professionnels ayant une expérience et des connaissances dans divers domaines : « J‘espère que nos efforts pour mettre en œuvre ces programmes seront un jour couronnés de succès, car l’objectif principal de ces derniers est de sensibiliser les enfants aux questions environnementales actuelles et de les faire participer activement au développement durable », a conclu notre interlocuteur.