« La réalisation du droit ne se cantonne pas à la participation aux manifestations » : le nouveau projet de la fondation KASA permettra aux jeunes de suivre des cours d’éducation civique

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Malgré un regain certain du dynamisme des jeunes après la révolution de velours survenue en Arménie, on peut néanmoins constater un manque de sensibilisation au droit parmi ces derniers, ce qui les empêche de prendre conscience du fait qu’ils ont à la fois des droits et des obligations à participer à la prise de décisions dans leurs communautés respectives.

«Les jeunes envisagent le droit uniquement dans l’optique de participation aux manifestations ou aux élections, ils parlent de droits, de barrer les routes, de piquets de protestations, mais la prise de conscience de responsabilité civique fait encore défaut», – constate Mariam Aleksanian qui, ensemble avec ses collègues de la fondation KASA, forte de plusieurs années d’expérience de la fondation, annonce le lancement d’un nouveau projet prévu pour trois ans intitulé « Jeunes citoyens d’Arménie : promouvoir l’éduction civique à travers l’innovation sociale », dont l’objectif est de contribuer à l’engagement des jeunes Arméniens dans la vie communautaire tout en développant l’identité du citoyen qui propose des solutions.

Qui est le citoyen, pourquoi son activité est-elle importante dans la communauté, quoi et comment peut-il changer ? Les rencontres avec les bénéficiaires de ce nouveau projet éducatif de KASA se dérouleront dans le cadre de ces questions-là.

Les bénéficiaires du projet

Lors de la première année du déroulement du projet, en 2019-2020, des jeunes de 16 à 30 ans issus de Erevan, de Gumri, d’Amassia, d’Armavir, de Vanadzor et de Taline peuvent devenir bénéficiaires du projet, en s’engageant comme volontaires dans des plateformes de jeunes.

Avant cela, les meilleurs passeront par une étape d’interview. Une préférence sera accordée aux candidats manifestant des capacités de leadership, une expérience antérieure de bénévolat, de travail en équipe, un sens d’initiative et un esprit créateur.

«La connaissance des langues sera utile pour pouvoir se servir d’ouvrages en langues étrangères, mais le plus important pour nous est l’envie du candidat de s’engager comme volontaire dans le processus éducatif», – souligne le responsable du projet, Vahram Petrossian, faisant remarquer avec joie que les deuxième et troisième années du projet verront le nombre de plateformes se multiplier pour atteindre 26, englobant de nouvelles villes.

L’appel aux volontaires sera lancé en septembre de cette année, les activités des plateformes débuteront en novembre.

Les différentes étapes de la réalisation du projet

Lors de la première année du projet, une plateforme de jeunes sera formée dans chaque communauté susmentionnée et deux plateformes à Erevan, dont l’une sera constituée de déplacés ayant trouvés refuge en Arménie, à condition qu’ils maîtrisent l’arménien.

Chaque plateforme sera composée de trois leaders et d’un noyau de 10 personnes.

La première étape permettra de former les leaders choisis qui seront initiés aux compétences de gestion de groupe, d’innovations sociales et de réalisation de projets communautaires. Parallèlement, les dix membres du groupe vont acquérir des connaissances se rapportant aux domaines économique, social, civique et légal.

A l’issue des rencontres-réunions d’une durée de 11 mois, chaque plateforme devra présenter un projet d’innovation sociale découlant des besoins de sa communauté.

«Il n’y aura aucune formule, aucune définition de la solution du problème. Cet espace restera vide, afin que les jeunes puissent choisir eux-mêmes les problèmes et qu’ils esquissent les solutions. Nous aurons uniquement un rôle de soutien, en leur offrant des cours pertinents animés par des mentors et des experts. A travers la plate-forme de formation à distance de KASA les leaders pourront se servir du matériel thématique», – explique le responsable du projet.

Le plus important, c’est que les projets conçus par les jeunes ne resteront pas lettres mortes : une coopération est prévue entre la fondation KASA, les organisations partenaires et les collectivités locales pour donner corps à ces projets.

A la fin du projet

    • Chaque volontaire recevra un certificat de participation, tandis que les meilleurs recevront également des lettres de recommandations s’ils trouvent un emploi ou entrent dans un établissement supérieur. Les participants auront la possibilité de nouer des liens, seront renseignés sur différents projets et cours internationaux.
      Se basant sur l’expérience de Lituanie, KASA a introduit le système de badges d’apprentissage, qui sera appliqué également dans le cadre du projet « Jeunes citoyens d’Arménie : promouvoir l’éducation civique à travers l’innovation sociale », pour évaluer l’évolution des connaissances et du savoir-faire des volontaires.

 

    • Deux manuels seront publiés : « Lignes directrices d’organisation des plateformes de jeunes et de formation de responsables des plateformes de jeunes », qui servira de guide pour toutes les organisations désireuses de travailler avec différents groupes de jeunes et « Précis de coordination du travail des volontaires », lequel assistera les organisations travaillant avec des volontaires à réaliser ces travaux de manière plus coordonnée, ce qui à son tour peut avoir une grande influence sur le développement d’une approche positive chez les jeunes envers le volontariat et sur la gestion de ce processus de manière la plus instructive possible.

 

  • Afin de rendre le processus de formation des jeunes plus intéressant, l’équipe de la fondation KASA créera de nouveaux jeux éducatifs relatifs aux droits constitutionnels et à la communication interculturelle, dont les bénéficiaires seront des employés du domaine de la jeunesse, des animateurs et des formateurs.